Le corail dans l’histoire du bijou…
Utilisé depuis la Préhistoire, on a prêté au corail de nombreuses vertus magiques qui se généralisent au Moyen-Age : on le portait comme amulette pour se protéger du » mauvais oeil « . Cette coutume est toujours en vogue, notamment en Corse où l’on offre aux bébés des pendentifs en forme de main ( d’où leur nom « main corse ») en guise de protection.
Si le corail a été utilisé à toutes les époques, son apogée, demeure, pour moi, le XIXème siècle.
Sous l’Empire ont été réalisées des parures de toute beauté : le corail se prêtant particulièrement bien à la sculpture et à la gravure, les camées deviennent légion et ornent bracelets, colliers et … diadèmes !
Puis, vers 1850, à la faveur du naturalisme apparaissent des fleurs, des fruits et toutes sortes de feuillages gravés rehaussant des montures ciselées en or jaune ( heureux mariage ! ).
La seconde moitié du XIXème voit l’émergence d’un courant historiciste où le Moyen-Age et la Renaissance reviennent en force . Pendentifs émaillés sertis de camées, motifs gothiques sont réinterprétés magistralement pour des bijoux devenant de quasi oeuvres d’art.
Je dois bien avouer mon affection toute particulière pour ces créations toute en délicatesse : observez bien la finesse de gravure de ces camée ou de ces fleurs, impossible à retrouver aujourd’hui !!
La période Art Déco fait également une large place au corail : les plus grands comme Cartier ou Fouquet le marient au diamant et nouveauté, à l’onyx ou à l’ivoire le portant ainsi au sommet de l’élégance.
Les joailliers de l’époque, influencés par l’Orient ( notamment l’Egypte ) et plus largement, l’Extrême-Orient ( Inde, Chine, Japon ), reprennent leurs motifs décoratifs et n’hésitent pas à mixer de nombreuses matières : on retrouve le corail côte à côte avec du lapis-lazuli, du jade, des émeraudes, de la turquoise pour des créations hautes en couleur !
Dans la seconde moitié du XXème siècle et jusqu’à nos jours, le corail est toujours très prisé mais les créations demeurent, à mon goût, bien trop sages et classiques !
Les parures complètes de corail des années 1970-1980 de grandes maisons comme Van Cleef et Arpels ou Boucheron simplement rehaussées de diamants ou d’émeraudes paraissent bien fades au regard des créations des périodes précédentes. On remarque dans ces années-là une nette prédilection pour le corail « peau d’ange » à la teinte si délicate.
Aujourd’hui, le corail se fait plus discret dans les créations contemporaines. On le trouve par petites touches : allié à la citrine chez Dior ( je ne suis pas franchement convaincue ), en collier multi-rangs chez Chopard ( classique déjà vu ), marié au saphir orangé chez Chanel ( pourquoi pas ? ) ou en duo avec des émeraudes ou des péridots chez Bulgari ( ligne Mediterranean Eden qui n’est pas inintéressante ).
Non, les créations récentes ne me donnent pas de frissons mais j’avoue que celles de Lydia Courteille sont saisissantes non seulement d’originalité mais aussi de qualité. Utilisant parfois des camées anciens mais aussi du corail sculpté moderne, elle nous donne à voir des bijoux d’une grande extravagance pour le moins intéressants.
A suivre…
CORAIL FOREVER ! | CORAIL FOREVER ! | ||
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